La 24ème édition du Rock dans tous ses Etats nous accueillait le week-end du 6 et 7 juillet à Evreux pour découvrir une programmation éclectique mais sans grande surprise. Les festivaliers étaient nombreux (16 000 sur deux jours) au rendez-vous, profitant du retour du soleil et des trois scènes du site. Voici donc un résumé des hostilités soniques que le Guide des Festivals s’est engagé à vous rapporter.
Un accès au site très difficile, pour commencer, provoqué par une horde de cow-boys blanc et bleu et autres brigades montées.
Miossec, pauv’
Didier vous n’aurez pas vos critiques messieurs, c’est la faute aux flics, idem Miss
Babet.
Un véritable capharnaüm, donc, à l’entrée du festival que le groupe
Pélican a pu apprécier et a intimement partagé avec son public de la
« Papamobile » (l’étrange nom de la petite scène
« alternative » du
RDTSE, lieu de régals et enchantements des
« révélations » du festival ; soulignons les joyeux nordiques d’
I’m From Barcelona, les prévisionnels
Peter Bjorn & John, les
« pas-volés » Pélican, les remarquables
NinaBobSing, ou les ultra-chics
Ana –très inspirés, ce duo concocte une constellation sonique lugubre et envoûtante- ou bien encore nos locaux « très blousons noirs » mais néanmoins géniaux
Charles de Goal).
Les autres scènes fonctionnent en doublon, laissant trop peu de temps aux balances des instruments et autres micros des artistes. Il fallait donc s’accrocher pour discerner les turlutaines d’Alec Ounsworth, chanteur leader des
Clap Your Hands Say Yeah, rare groupe des deux journées à avoir fait dansé les filles.
Les sets trop courts sont en tête de liste des reproches récoltées.
« Ils (les organisateurs) ne laissent aucune véritable chance aux groupes d’abonner le public à leur musique » affirme Florent inspiré : « on commence tout juste à s’abonner à la sieste proposée par les Midlake, à peine endormi par les caresses des rayons du soleil et la tendresse des mélodieux américains qu’on doit décamper pour l’autre scène ». Peu, voire pas de rappels, on reste bête.
Dans le ciel, des Migs d’un autre temps s’entrecroisent et virevoltent au-dessus de nos têtes, les campeurs invoquent la peste contre B-52, le quadrimoteur qui a assuré, aux premières lueurs du samedi matin, un réveil
« toni-truand » de tout le camping.
Le site est propre, un stand nous rappelle que
« le rock est é-co-logique ». Entre nous, slogan hasardeux ; ils n’étaient pas nombreux les rockeurs aux dernières élections…
De nouveau sur l’hippodrome,
Franck Black efface ses collègues, il n’aurait pas abusé, selon nos sources, de la barquette-tartiflette,
« pas copieuse du tout » à 6 euros. Des tout petits enfants dansent sur son rock plus que jamais énergique, leurs parents s’éclatent également. Un F16 dessine, avec sa fumée, un énorme coeur au dessus du festival régional et familial, on approuve.
On se bagarre quand même dans le foin, on écrase ses larmes et notre cœur chavire de nouveau sur les douces mélodies de
Peter Van Poehl, on promet de revoir l’énergique
Mademoiselle K et ses comparses, on esquisse deux trois pas de danse sur
Jehro. On évite soigneusement les coups de coudes de ses voisins sur les fatigués
Kaiser Chiefs et les fatigants
The Rakes. Rafale vient juste de piquer du nez au dessus de leur scène, trompe l’œil pardi, il s’est juste écrasé derrière l’coteau.
Chick Chick Chick (!!!) parviennent difficilement à s’éclater et nous on va se coucher. Sur le chemin du retour, des festivaliers font un tiercé et confirment que l’orge et le houblon, c’est bon pour la digestion.
En résumé, un cadre magique, une programmation idéale pour découvrir ou re-découvrir en famille, dans la convivialité du rock, son actualité et ses vedettes du passé. Le
Rock dans tous ses états, au final, a trouvé sa vitesse de croisière et la prochaine escale, c’est l’année prochaine, à Evreux, bien sûr.
Polo
[2007-09-10] Source : Le Guide des Festivals prese]