Les cloches se préparent à sonner Pâques et la capitale du Cher ouvre le grand bal des festivals.
Une ambiance festive, partout. Alors que les groupes du coin et d’ailleurs poussent la chansonnette dans les bars, les trottoirs et les scènes extérieures, que la guinguette s’étale aux pieds de la cathédrale pour le plus grand bonheur des familles, des machines non identifiées sillonnent les rues de Bourges et les sempiternels stands déballent babioles et bijoux. Un véritable festival « off ».
En « in », des artistes, par centaine, pour tous les goûts : rap, métal, folk, reggae, electro, chanson. Au Phénix, au Palais d’Auron, au 22, à l’Auditorium.
Aloé black « I need a dollar » et Katerine, accompagné de ses « Katerinettes » flirte avec le politiquement incorrect avec ses pitreries régressives mais nous apprend quand même que les habitants de Bourges se nomment Berruyers et Berruyères. Les barbus de Nasser nous font le plaisir d’une belle découverte, Is tropical bravent les interdits républicains en apparaissant « voilés » sur scène pendant que les petits gars de Housse de Racket envoie du son dans leur petit costume propret. Metronomy nous réapprend à compter (3 – 1 = 4 : nouvelle formation, nouveau son) et Selah Sue distille son Raggamuffin.
J’aurai pu aussi vous parler d’Agnès Obel ou Timber Timbre, grandes découvertes folk de cette année, mais l’Auditorium affiche archi-complet. Les journalistes patientent et s’impatientent. Ce n’est que partie remise. Il y aussi We are enfant terrible, les lillois agités de l’electro geek et puis The Subs, des Flamands déchantés au look futuriste qui inaugurent un gros plateau electro pour la soirée : Paul Kalkbrenner en Live, l’Ickarius de Berlin Calling nous donne des ailes et Agoria tient les noctambules jusqu’au petit matin. Et encore Florent Marchet, poète et amuseur public, Cascadeur, androïde masqué à la voix envoûtante, Mathieu, Gaëlle et Thomas, les tordus de Gablé, Gruff Rhys, dépêché avec son beau pull canadien en remplacement de The Vaccines et puis Anna Calvi, grandiose, puissante, décrit comme la digne héritière de PJ Harvey.
Mais le Printemps de Bourges c’est aussi le premier grand raout professionnel. Entre deux verres à la Galerie, l’espace pro/presse du festival, les badgés en goguette font leurs emplettes pour la saison prochaine. Un moment à saisir pour les 29 groupes Découvertes, glanés dans toute la France : Lena Deluxe, Peau, Mesparrow et bien d’autres inconnus aux noms incongrus, venus lancer une carrière, sous l’œil scrutateur des programmateurs de tout poil.
[2011-05-03] Source : Printemps de Bourges caroline]