Le festival la Route du Cirque nous dévoile son âme avant le 12 aout..
Voltiger, en d'autres mots se détacher d'une référence au sol pour embrasser l'espace, constitue
avec d'autres approches de l'aérien, comme la marche du funambule, une spécificité du cirque. Cet
art très particulier explore la troisième dimension et prend les risques de perdre ses repères. Quête
d'espace, quête de sens, l'univers des circassiens sait donc jouer des symboles et des métaphores.
À commencer par le cercle porté par la structure des chapiteaux et qui renvoie tout autant à la
première forme de construction humaine qu'au centre de l'arène qui propose la lutte en spectacle ;
une figure dont la spatialité nous convoque à être ensemble.
Le fil ensuite, réunion des espaces, dessin sans hésitation, métaphore d'une ligne à suivre et d'un
risque à prendre, cet espace entre-deux travaille le temps suspendu et la tension des regards.
Le rouge enfin, celui de la passion et du sang versé, celui de la colère, celui des cerises et du nez
des clowns, confirme le cirque comme espace pictural, celui de la représentation qui fabrique des
images comme celui de la sensation qui sollicite les corps spectateurs.
Qu’allons-nous voir dans ces échappées de haut risque, l'angoisse de la chute qui accélère nos
rythmes ou la beauté de l'envol qui nous rappelle que la nature nous a cruellement cloués au sol ?
Le festival cette année conjugue tous ces espaces et place le spectateur au coeur de la question :
donner des ailes aux conquêtes ou rêver l'espace ?
[2011-07-06] Source : La Route du Cirque Hélène]